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Analyse

Concours d’impopularité en Allemagne

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publié le 19 juin 2010 à 0h00

La faute à Merkel ? Ou à Westerwelle ? Au petit jeu du politicien le plus impopulaire d'Allemagne, l'opinion ne cherche même plus à savoir qui de la chancelière ou de son ministre des Affaires étrangères est responsable de l'historique crise de confiance qui plombe le gouvernement, six mois seulement après la réélection triomphante d'Angela Merkel. Deux sondages publiés hier montrent clairement le ras-le-bol des Allemands : un cinquième des personnes interrogées entre le 7 et le 11 juin par l'institut Forsa pour le magazine Stern réclame la démission de la chancelière. Si les élections avaient lieu dimanche, la majorité de centre droit au pouvoir depuis l'automne ne remporterait que 37% des suffrages. Inquiets pour l'euro et l'emploi, exaspérés par les incessantes querelles des ministres, l'incapacité apparente de Merkel à remettre de l'ordre dans ses rangs, les Allemands voteraient aujourd'hui à 55% pour le SPD (sociaux-démocrates), les Verts ou les néocommunistes de Die Linke. Le couple formé par la CDU et son «partenaire de rêve» le parti libéral FDP, qui célébrait en grande pompe son union il y a quelques mois semble au bord du divorce.

«Nous avons sous-estimé le fait que nos deux partis ont changé», estime Philipp Rössler, le ministre libéral de la Santé. Le FDP, dans l'opposition depuis la fin de l'ère Kohl en 1998, poursuit ses revendications d'une politique à la Thatcher, réclamant des baisses d'impôts, et tapant sur le dos des chômeurs. Gui