Jamais en Allemagne l’élection du président de la République n’aura suscité un tel intérêt… Deux candidats sont en lice pour la succession de Horst Köhler qui a démissionné à la surprise générale fin mai à la suite de déclarations très contestées sur l’engagement militaire en Afghanistan. Le président sortant, un ardent démocrate connu pour ses piètres talents rhétoriques, semblait justifier l’intervention armée par la défense des intérêts économiques de l’Allemagne.
Le prochain président, premier homme de l'Etat selon le protocole même si cette fonction purement honorifique est dans les faits dépourvue de pouvoirs réels, sera selon toutes vraisemblances le pâle Christian Wulff. L'actuel ministre président conservateur de la Basse-Saxe (centre du pays) est l'homme d'Angela Merkel. La chancelière, estime le politologue Gerd Langguth espère ainsi placer «l'un de ses derniers rivaux potentiels dans la cage dorée du Château de Bellevue» le siège du président, et ainsi mettre fin à une crise institutionnelle qui jette une ombre supplémentaire sur la législature. Les sociaux-démocrates et les Verts soutiennent pour leur part la candidature du militant est-allemand des droits de l'homme, le pasteur de Rostock, Joachim Gauck. Une personnalité charismatique.
Le futur président sera élu le 30 juin par un collège de 1 244 grands électeurs constitué pour l'occasion : l'ensemble des députés du Bundestag participera au vote, ainsi qu'un nombre de grands électeurs, élus par les parl