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Libération

La Pologne n’a plus peur des Russes

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publié le 23 juin 2010 à 0h00

Ce n’est pas la moindre des choses à faire en Europe. En plus de la création de partis politiques paneuropéens à même d’animer le débat sur l’avenir et les politiques de l’Union, en plus de l’organisation d’une véritable démocratie européenne dans laquelle l’exécutif procéderait de la majorité parlementaire choisie par les électeurs des vingt-sept pays membres, en plus de tout ce qui est à insuffler à l’Union, il y a un continent à organiser.

Technologies d’un côté, pétrole et gaz de l’autre, il y a un partenariat économique à sceller entre l’Union européenne et la Fédération de Russie, une coopération et des échanges à intensifier dont les retombées ne seraient pas seulement la croissance et l’emploi. L’état de droit en progresserait en Russie. La stabilité continentale en serait consolidée. De Brest à Vladivostok, c’est toute l’Europe qui en profiterait dans tous les domaines mais ce projet de longue haleine, conçu par Mikhaïl Gorbatchev, caressé par l’Allemagne depuis une décennie et maintenant fait sien par Nicolas Sarkozy, se heurtait à un obstacle de taille.

Tous à même de le faire échouer, trois pays n’en voulaient pas. Les Etats-Unis s’y opposaient, à la fois par crainte de laisser émerger un concurrent de poids et par volonté de s’attacher les pays sortis de l’URSS ou du bloc soviétique. L’Ukraine n’aspirait, parallèlement, qu’à tourner le dos à la Russie en intégrant à son tour l’Alliance atlantique et l’Union européenne. La Pologne, enfin, hantée par l’histoire et d