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Libération

Le Royaume-Uni se paye un budget de rigueur

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Le ministre des Finances, George Osborne, a annoncé la couleur hier : hausse de la TVA, réduction des aides sociales, gel des salaires des fonctionnaires…
publié le 23 juin 2010 à 0h00

Toute la matinée, les officiels, entrant et sortant du 11 Downing Street, la résidence du chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances), ont soigneusement affiché une mine atterrée. Dans les couloirs du Parlement de Westminster, les députés conservateurs et libéraux-démocrates ont promené leurs silhouettes voûtées, comme écrasées par l’heure à venir : la délivrance du premier budget du gouvernement de coalition. Nul n’était dupe. La lune de miel, soutenue par l’accueil bienveillant de l’opinion, a pris fin hier.

A 12 h 30 exactement, devant une Chambre des communes bondée, le jeune ministre des Finances, George Osborne, 39 ans, s'est avancé vers la «dispatch box», le pupitre sur lequel il avait posé son budget, le plus austère et serré depuis trente ans. Avant de prendre la parole, il savait que l'avenir du gouvernement dépendait sans aucun doute de ce budget et de l'accueil qu'il recevrait. Dans un ballet parfaitement chorégraphié, le ministre a pourtant entamé sa litanie de mesures par une décision douce aux oreilles de l'ensemble du Parlement, tous partis confondus. «Ce gouvernement n'a aucune intention de rejoindre l'euro pendant la durée de cette législature, et, en conséquence, va abolir l'unité de préparation à une entrée dans l'euro qui, le croirez-vous, existe au sein du Trésor», a-t-il déclaré.

Miel. Cette mesure aura été facile à prendre : les conservateurs sont opposés à une entrée dans l'euro et, dans leur manifeste électoral, les lib