Le général rwandais Faustin Kayumba Nyamwasa, qui a échappé samedi à une attaque armée en Afrique du Sud, pourrait être extradé vers Kigali. Une demande a été faite en ce sens par les autorités rwandaises et le ministère sud-africain de la Justice a indiqué hier «examiner» cette possibilité. Le fait que l'asile ait été accordé en février à Kayumba, ancien proche et ex-chef d'état-major de Paul Kagame, l'actuel président rwandais, pourrait cependant empêcher l'extradition.
L'attaque contre Kayumba, devant sa résidence de Johannesburg, a été le fait de six hommes parlant le swahili qui ont par la suite été arrêtés. L'agression a été qualifiée de «tentative d'assassinat» par son principal témoin, Rosette Kayumba, la femme du général, qui a déclaré par ailleurs que «Kagame a dit au Parlement qu'il tuerait son mari».
Kayumba, qui s'en est tiré avec une balle dans l'estomac, est accusé par le chef de l'Etat rwandais de vouloir «déstabiliser le pays». Avec ce dernier, il avait été l'un des fondateurs du Front patriotique rwandais (FPR), rébellion tutsie d'abord basée en Ouganda, qui avait ensuite pris le pouvoir à Kigali après le génocide de 1994. Aujourd'hui, Kagame accuse Kayumba d'être impliqué dans les attaques à la grenade commises en février dans la capitale. Irrité par ces accusations, Kayumba, chef des renseignements de 2002 à 2004, s'en est pris au chef de l'Etat rwandais. Il l'a accusé de corruption avec force détails, le 30 mai, dans le