C'est déjà avec sa lettre de démission dans la poche que le chef des forces armées en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, s'est présenté hier matin à la Maison Blanche. Son pressentiment était fondé. Peu de temps après la rencontre, Barack Obama a annoncé son limogeage et son remplacement par David Petraeus. Une sanction impitoyable pour un général qui n'avait pas démérité militairement, mais s'était permis un tir à vue, fracassant et explosif, dans le magazine Rolling Stone, contre de hauts responsables américains. Limogeage ou pas, l'affaire McChrystal témoigne bien de la discorde entre militaires et civils, à l'heure où le surge (sursaut) piétine en Afghanistan, où les pertes des soldats alliés augmentent, sans que la pression des talibans diminue. Si la situation était moins grave, les propos de l'officier et de ses adjoints, cités par le bimensuel à l'occasion d'un portrait, auraient pu amuser. A l'égard du vice-président américain, connu pour son scepticisme face à sa stratégie, il s'était exclamé en riant : «Vous allez m'interroger sur Joe Biden ? Qui est-ce ?» L'un de ses adjoints était allé plus loin en osant un jeu de mot sur son nom : «Bite me» (Va te faire voir).
Tout au long de ce portrait, l'équipe de la Maison Blanche a été passée en revue, soit par McChrystal, soit par ses assistants. Le conseiller à la sécurité, Jim Jones, est décrit comme «un clown» n'ayant jamais «décollé depuis 1985». Le très ca