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Scandale immobilier : le cardinal de Naples a-t-il fauté ?

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par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 24 juin 2010 à 0h00

Le soufre a remplacé l'encens dans la cathédrale de Naples. Cardinal-archevêque de la ville, Mgr Crescenzio Sepe est visé depuis quelques jours par une enquête conduite par le parquet de Pérouse dans un vaste scandale immobilier. Un membre du gouvernement de Silvio Berlusconi, Claudio Scajola, est déjà tombé dans cette affaire et un autre ancien ministre, Pietro Lunardi, est également en ligne de mire des magistrats. Ce dernier aurait en effet acheté en 2004 un immeuble à Rome pour 3 millions d'euros, soit au quart de sa valeur réelle, auprès de l'institution Propaganda Fide («propagation de la foi») alors présidée par Mgr Sepe. Véritable pompe à finances du Vatican, cet organisme, rebaptisé Congrégation pour l'évangélisation des peuples, gère l'immense patrimoine immobilier de l'Eglise, en particulier à Rome. Une bonne partie des millions de recettes sert à soutenir économiquement les missions catholiques de par le monde.

Selon l'accusation, Mgr Sepe aurait perçu des subventions pour des rénovations pour un montant total de 5 millions d'euros de la part de Pietro Lunardi lorsque celui-ci était en charge du ministère des Infrastructures. En échange, il lui aurait cédé un immeuble à un tarif préférentiel. «J'ai toujours agi dans la plus grande transparence», a assuré le cardinal de Naples, ajoutant que tous ses «bilans ont été approuvés par la secrétairerie d'Etat du Vatican».«Il n'y a rien de pénalement significatif»,