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Libération

En Libye, le règne de l’arbitraire et de la peur

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Droits de l’homme . Un rapport d’Amnesty dénonce le traitement réservé par le régime aux étrangers.
publié le 25 juin 2010 à 0h00

Le dernier rapport d'Amnesty International sur la Libye, publié mardi, dresse un bilan plutôt sombre de la situation des droits de l'homme : répression et disparition de dissidents, flagellation pour adultères et innombrables atteintes aux droits des migrants, réfugiés et demandeurs d'asile, pour la plupart des Africains qui tentent de rejoindre l'Italie et l'Europe. «Si la Libye veut une quelconque crédibilité sur le plan international, les autorités doivent veiller à ce que personne ne soit au-dessus des lois», dénonce Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Sud.

Peur. En juin 2009, Tripoli a ordonné au bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) de quitter le pays, déplore Amnesty International. Or, les ressortissants étrangers sont fortement «représentés» parmi les condamnés à mort - la moitié des 504 personnes attendant de passer devant le peloton d'exécution, en mai 2009. «Ces étrangers sont particulièrement vulnérables, note le rapport, les autorités ne leur fournissant ni traducteur ni la garantie de pouvoir rencontrer immédiatement les représentants consulaires de leur pays d'origine.»

Les migrants, réfugiés et demandeurs d'asile vivent en permanence dans la peur. «Peur d'être arrêtés et détenus indéfiniment dans des locaux surpeuplés, peur d'être exploités, battus et maltraités, peur d'être renvoyés de force chez eux, où les attend un avenir incert