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Libération

Abonnée aux despotes, la Guinée passe au vote

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élection. Le pays organise dimanche le premier scrutin libre de son histoire.
publié le 26 juin 2010 à 0h00

Jusqu’ici, tout va bien. Comme annoncé en janvier, les premières élections réellement démocratiques de l’histoire de la Guinée se tiendront bien ce dimanche, sauf mauvaise surprise de dernière minute. Un véritable miracle quand on se souvient que le 28 septembre, plus de 150 civils désarmés ont été massacrés de sang-froid dans un stade à Conakry tandis que plusieurs dizaines de femmes étaient violées au grand jour.

Que s'est-il passé pour que cette ignominie accouche d'un exercice de démocratie sans précédent au pays de Sékou Touré (au pouvoir de 1958 à 1984), laissé exsangue par un quart de siècle de dictature marxiste de son père fondateur puis le règne, presque aussi long, de son successeur, le «soldat-paysan» Lansana Conté ? En fait, c'est bien la peur de payer pour ce «crime contre l'humanité» - comme l'a désigné l'ONU - qui a conduit à des dissensions au sein de la junte au pouvoir. Le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte et candidat à la présidentielle, a failli mourir de la main de son propre aide de camp le 3 décembre. Evacué au Maroc dans le coma, il vit désormais au Burkina Faso en quasi-résidence surveillée. C'est le numéro 3 de la junte, Sékouba Konaté, qui a récupéré le pouvoir. Peu désireux de s'y éterniser et comptant sur la mansuétude de la communauté internationale, ce dernier a tenu sa promesse s'organiser des élections générales libres et multipartites.

Résultat, 24 candidats, dont une femme, se présentent et ont mené campagne dans une a