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Libération
Reportage

Au Kirghizistan, le désarroi des réfugiés derrière le référendum

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Retrouvant leurs villages dévastés, les dizaines de milliers d’habitants qui avaient fui les violences ethniques sont appelés à voter, dimanche, sur la tenue de législatives.
publié le 26 juin 2010 à 0h00

Les violences interethniques ont beau avoir ensanglanté ces deux dernières semaines le sud du pays, le Kirghizistan a décidé de voter coûte que coûte dimanche. Et donc de maintenir le référendum constitutionnel censé légitimer l’équipe au pouvoir et permettre la tenue d’élections législatives en septembre. Depuis que l’ancien président Kourmanbek Bakiev a pris la fuite en avril, à la suite d’une révolte populaire qui a fait 87 morts, le pays est dirigé par un gouvernement provisoire, formé par des membres de l’opposition, des leaders politiques kirghizes entrés en dissidence face à la dérive autoritaire de Bakiev.

Constitution. «Le référendum doit donner à cette équipe une base juridique à l'intérieur du pays, estime Asel Dolotkieva, doctorante à Sciences-Po à Paris, et actuellement au Kirghizistan. Le gouvernement provisoire est également pressé de tenir ce référendum par la communauté internationale, qui ne peut pour l'instant pas travailler avec lui, faute de reconnaissance légale.» Gulnara Iskakova, spécialiste en droit constitutionnel comparé à Bichkek, y voit une chance de future stabilité pour le Kirghizistan : «Je pense que le peuple doit soutenir ce projet de Constitution, non pas parce que le projet est parfait, mais pour donner une légitimité à ceux qui sont actuellement au pouvoir. Sans cette autorité, le pays va droit à la catastrophe.» Le texte, qui devrait faire basculer le pays vers un régime parlementaire, limite co