La scène internationale ne prend jamais de vacances. D’août 1914 à août 1980, du début de la Première Guerre mondiale à la naissance de Solidarité, les mois d’été sont régulièrement fertiles en grands événements mais l’année politique ne s’en achève pas moins.
A l’heure du bilan, premier point, Barack Obama se sort bien de ces dix mois. Début septembre, il semblait enlisé dans la bataille parlementaire suscitée par son projet de réforme de la couverture médicale. Sa gauche l’accusait de trahir ses promesses électorales. La droite républicaine hurlait au socialisme. Le lobby des assureurs dépensait sans compter mais ce président a fini par avoir gain de cause. Il a mis l’argent au pas, comme il vient de le faire, à nouveau, en imposant de nouvelles régulations à Wall Street. L’année politique américaine aura été marquée par un retour de l’Etat après trois décennies de dérégulation et de darwinisme social. Le libéralisme a reculé aux Etats-Unis et son essoufflement est tout aussi net en Europe. Ce chantre du modèle anglo-saxon qu’avait été Nicolas Sarkozy n’a plus, aujourd’hui, de mots assez durs pour le pourfendre. En mots au moins, le voilà devenu keynésien et, aussi à cheval qu’elle soit sur les équilibres budgétaires, Angela Merkel a non seulement accepté l’idée d’un gouvernement économique de l’Europe mais s’est, également, ralliée à la constitution d’un fonds de solidarité entre les vingt-sept Etats de l’Union et au combat pour une taxation des transactions financières in