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Analyse

Gbagbo-Sarkozy: communication coupée

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Exaspéré par l’Ivoirien et coincé par les intérêts français, l’Elysée manque de moyens de pression.
publié le 2 juillet 2010 à 0h00

Les présidents - français - passent, mais pas Laurent Gbagbo, qui reste un véritable casse-tête pour l’Elysée. Lors du dernier sommet Afrique-France, fin mai à Nice, les oreilles du chef de l’Etat ivoirien, resté à Abidjan, ont dû siffler. Paris n’a pas caché son exaspération à son égard : le mandat de Gbagbo s’est officiellement achevé en octobre 2005, et il se maintient depuis au pouvoir sans élection. Alors que l’une des «stars» de ce sommet, le Sud-Africain Jacob Zuma, s’étonnait de la présence à Nice des putschistes du Niger et de la Guinée, les Français rétorquaient qu’il serait peut-être temps, en Afrique, de s’inquiéter du cas Gbagbo…

Après l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, il y a trois ans, et le départ de son ennemi intime, Jacques Chirac, le président ivoirien avait pourtant confié «mieux dormir». Mais, au fil des mois, la détente espérée entre Paris et Abidjan a tourné court. Au point que les contacts sont actuellement quasiment rompus. Laurent Gbagbo a déjà fait savoir qu'il n'assisterait pas au défilé militaire du 14 Juillet sur les Champs-Elysées, auquel participent les pays africains qui fêtent cette année le cinquantenaire de leur indépendance. A deux reprises récemment, la visite de Claude Guéant à Abidjan a été annulée. «C'est dommage, regrette un observateur étranger, Paris se prive d'un canal pour dialoguer avec Gbagbo.»

«Piège». En arrivant à l'Elysée, Nicolas Sarkozy avait édicté un principe régissant s