En prenant la tête des forces internationales en Afghanistan, le général David Petraeus va devoir s'atteler à des défis de taille: conduire l'offensive dans le sud, convaincre les Afghans de sa bonne volonté, mais aussi gérer les relations avec un président Hamid Karzaï dont l'étoile ne cesse de pâlir en Occident.
La personnalité du chef de l'Etat, et la question de sa "fiabilité" comme partenaire dans la guerre contre les talibans, font de plus en plus débat. En cause, ses relations, parfois difficiles, avec Washington, ainsi que sa politique de la main tendue aux talibans et au voisin pakistanais, doublées d'une inaction coupable en matière de lutte contre la corruption.
C'est dans ce contexte, que le secrétaire américain à la Défense Robert Gates refuse d'appeler "bourbier" malgré une opinion publique de plus en plus hostile, que le général Petraeus est arrivé vendredi à Kaboul.
Lors de sa première apparition publique samedi, il a appelé à "l'union des efforts" pour lutter contre l'insurrection. "Civils et militaires, Afghans et étrangers, nous faisons partie d'une même équipe avec une seule mission", a-t-il dit, soulignant que la coopération n'était "pas une option".
Le fiasco de Marjah
"Tout le monde sait que Karzaï poursuit un agenda personnel, notamment dans ses négociations avec le Pakistan et avec les talibans", estime le politologue afghan Haroun Mir. "Si les Etats-Unis restent passifs, cela pourrait porter préjudice à Washington"<