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Libération
Grand angle

Et mon cube Maggi ?

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Quoi, il n’y en a pas dans l’avion ? Impensable pour un Ivoirien qui ne peut manger sans.
par Venance Konan
publié le 5 juillet 2010 à 0h00

Yodé monta dans l’avion avec un air renfrogné. Il tendit sa carte d’embarquement à l’hôtesse sans la regarder. Elle lui demanda de la suivre avec un grand sourire auquel il ne daigna pas répondre. Elle le conduisit dans la classe affaires et lui indiqua son siège. Une autre hôtesse lui souhaita la bienvenue à bord en lui tendant une coupe de champagne. Il la prit et la vida aussitôt. D’un air toujours renfrogné, il enleva sa veste et chercha où la mettre. L’hôtesse la lui prit des mains et alla la placer dans un placard. Il se rendit compte qu’il avait dedans son passeport et son portefeuille contenant tout son argent. Il se précipita derrière l’hôtesse et lui demanda de lui rendre sa veste. Elle lui dit de ne pas s’inquiéter, qu’elle serait en sécurité, mais il insista. Il en retira son portefeuille, son passeport et surtout son stylo Parker, avant de la lui redonner. Il s’assit, en la surveillant du coin de l’œil, de peur qu’elle ne lui fasse les poches. Il n’avait pas de voisin. Il regarda discrètement ses compagnons de cabine. Il y avait deux Européens, un gros Libanais, deux Chinois et cinq autres Africains. Personne qu’il connaissait ou qui le connaissait. Il vit le gros Libanais enlever ses chaussures, et il en fit autant. Et il ferma les yeux. Puis une hôtesse vint lui dire d’attacher sa ceinture. Il eut un moment de panique. Mais il regarda le gros Libanais qui attachait sa ceinture et il fit comme lui. Puis il referma les yeux, mit la main à la poche et serra très