Le Cachemire (Nord) est à nouveau en ébullition. Débordées par les manifestations anti-indiennes qui se multiplient aux quatre coins de la province himalayenne, les autorités locales ont imposé mardi soir le couvre-feu dans la capitale de la région, Srinagar, et appelé l’armée en renfort. Une première en vingt ans. La mort de trois civils, tués mardi par des tirs de police, menace de provoquer un nouveau soulèvement dans cet Etat en proie à une insurrection séparatiste armée depuis 1989. Ce dernier incident porte à 15 le nombre de manifestants tués par des tirs en moins d’un mois.
Bavures. Tout a commencé le 11 juin, lorsqu'un étudiant de 17 ans a été tué par une grenade lacrymogène. Une erreur qui a provoqué de nouvelles manifestations et des bavures supplémentaires, les forces paramilitaires ayant la gâchette facile face aux jets de pierre qui les visent. A tel point que même le chef du gouvernement régional, Omar Abdullah, avait accusé ces paramilitaires - qui dépendent du pouvoir fédéral - d'avoir «perdu le contrôle» et d'être «sans commandement».
Probablement rappelé à l'ordre par New Delhi, il accuse depuis des «forces anti-indiennes» d'être à l'origine des troubles. Le ministre de l'Intérieur, Palaniappam Chidambaram, a même accusé le Lashkar-e-Toiba (LeT), le groupe terroriste responsable des attentats de Bombay en 2008, d'avoir fomenté la révolte. En fait, le LeT et les autres groupes armés qui militent pour le rattachement