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Analyse

Crimes de guerre : la fuite en avant du Sri Lanka

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publié le 9 juillet 2010 à 0h00

C’est une escalade cruciale dans l’interminable bras de fer que se livrent depuis un an les autorités sri-lankaises et les Nations unies. Non content de faire donner la rue depuis trois jours devant les locaux de l’ONU à Colombo, le ministre du Logement, Wimal Weerawansa, a entamé hier une grève de la faim pour critiquer la création d’un trio d’experts chargé d’enquêter sur les crimes de guerre commis par l’armée sri-lankaise et les Tigres tamouls. Il a installé son lit devant les grilles des bureaux des Nations unies, dans la capitale. Et a menacé de prendre en otage le personnel onusien si le groupe n’était pas dissous. Gamini Lakshman Peiris, son collègue des Affaires étrangères, a indiqué hier qu’il cherchait une issue à la crise, avant d’ajouter que le gouvernement ne pouvait empêcher les manifestations paisibles. Hier soir, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a décidé de rappeler son représentant au Sri Lanka pour protester contre la situation.

En fait, Colombo avait déjà prévenu, il y a quelques jours, qu'il ne coopérerait pas avec les enquêteurs. Il a d'ailleurs refusé de leur délivrer un visa. Depuis, les trois experts réputés - l'Indonésien Marzuki Darusman, la Sud-Africaine Yasmin Sooka et l'Américain Steven Ratner - sont appelés les «trois idiots» sur des pancartes à Colombo qui conspuent également Ban Ki-moon («Ban Ki le proxénète : marionnette américaine»). Depuis un an et la victoire sur les Tigres Tamouls, le clan du président Mahind