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Libération
Récit

Grand troc d’espions à Vienne

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L’échange entre Russes et Américains, en Autriche, est le premier depuis la guerre froide.
publié le 10 juillet 2010 à 0h00

L'échange, cette fois, ne s'est pas déroulé comme pendant la guerre froide sur le pont de Glienicke, reliant Berlin-Ouest à l'Allemagne de l'Est. C'est à Vienne, vendredi, tout au bout du tarmac de l'aéroport, que les agents secrets ou présumés tels ont été transférés d'un avion à l'autre, après avoir été amenés là dans un petit car Nour aux vitres teintées. La capitale autrichienne a vraisemblablement été choisie en vertu de la neutralité à toute épreuve de ce pays, l'un des rares membres de l'UE n'appartenant pas à l'Otan. Et peut-être aussi parce que le résident local du FSB (service fédéral de sécurité de Russie), Saïd-Selim Pechkhoev, proche de Poutine, est en bons termes avec les autorités autrichiennes. En tout cas, c'est avec une rapidité inattendue que s'achève le feuilleton d'espionnage qui, en ressuscitant de vieux démons, aurait pu affecter les relations russo-américaines. Mais Dmitri Medvedev et Barack Obama avaient, l'un comme l'autre, décidé de faire vite et d'éviter que l'affaire s'envenime au profit des durs de leurs pays respectifs. L'échange aurait été négocié au plus haut niveau, selon le Wall Street Journal, entre Leon Panetta, directeur de la CIA, et un très haut responsable des services de renseignement extérieurs russes.

Dès le 8 juillet, les dix agents de Moscou - neuf Russes et une Péruvienne - pris dans les filets de la police américaine fin juin, ont plaidé coupable. Ils étaient inculpés «d'avoir comploté comme agents secrets aux Etats