Le journal du patronat comme celui des communistes, le quotidien des évêques comme la plupart des radios, des télévisions et des sites d’information sur Internet. Les médias italiens ont respecté vendredi une spectaculaire «journée de silence» en signe de protestation contre un projet du gouvernement Berlusconi rebaptisé «loi bâillon».
Indignation. Dans les kiosques, les lecteurs ne pouvaient pratiquement trouver que la presse proche de la majorité de droite, qui a présenté au Parlement ce texte visant à limiter la durée des écoutes téléphoniques à soixante-quinze jours dans les enquêtes judiciaires et à en interdire la publication avant les premières phases des procès. Ce qui, en Italie, peut prendre des années. Déjà, début juin, le quotidien La Repubblica avait manifesté son indignation en publiant une première page vierge avec, au milieu, un carré jaune et l'inscription : «La loi bâillon nie aux citoyens le droit d'être informés.» «Nous voulons attirer l'attention sur la gravité de cette loi qui va contre les principes fondamentaux de la démocratie», a ajouté jeudi La Repubblica, à l'origine de cette nouvelle initiative. «Cette loi limiterait sérieusement le droit des citoyens de connaître le déroulement des enquêtes», a enchéri la FNSI, le principal syndicat des journalistes.
Plus ou moins explicitement, Silvio Berlusconi est soupçonné de vouloir freiner les enquêtes sur la corruption et d'en dissimuler le conte