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Libération
interview

A Haïti, «les gens vivent toujours sur des gravats»

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par Pauline André
publié le 12 juillet 2010 à 16h51
(mis à jour le 13 juillet 2010 à 9h49)

Le responsable des opérations d'urgence de Médecins sans frontières (MSF), Mego Terzian, de retour en France depuis quelques jours, dresse le bilan de la situation à Haïti, six mois après le séisme du 12 janvier 2010.

Six mois après l'arrivée de de l'aide humanitaire à Haïti, ressentez-vous une certaine impatience des haïtiens?
Incontestablement. Car, six mois après, les gens vivent toujours sur des gravats. Contrairement à ce que l'on pense, la majorité des haïtiens ne vivent pas dans des campements organisés*, mais éparpillés à droite, à gauche, sur les gravas de leur ancienne maison. Beaucoup sont mécontents, hostiles aux ONG et au gouvernement qui n'a pas de plan clair. Cela fait six mois qu'ils vivent dans le flou, sans savoir quand ils pourront être relogés.

Quel bilan tirez-vous des soins administrés aux sinistrés?
La majorité des victimes directes du séisme ont été soignées. Depuis la fin du mois de mai, nous avons très peu de patients qui sont des «victimes directes». A l'hôpital Saint-Louis de Port-au-Prince, nous avons opéré plus de 10.000 victimes. Et dans les centres de santé des quartiers, nous avons pris en charge près de 50.000 patients. Quelques 2.000 personnes ont également bénéficié de soins de santé mentale. Au total, près de 30.000 familles ont pu bénéficier de vivres et notamment de tentes.

Comment reçevez-vous le fait que des médecins locaux quittent le pays et qu'un hôpital ait d