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Libération

Ingrid Betancourt : la rançon de la libération

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Guérilla . Le pays est choqué par la demande d’indemnisation financière de l’ex-otage des Farc.
publié le 12 juillet 2010 à 0h00

Ingrid Betancourt voudrait de l’argent, beaucoup d’argent. C’est le gouvernement colombien qui a révélé vendredi que l’ancienne otage franco-colombienne demandait à l’État le paiement de réparations pour le préjudice subi pendant sa captivité. Enlevée en février 2002 par la guérilla marxiste des Farc, celle qui était alors candidate à la présidence n’a retrouvé la liberté que six ans plus tard, grâce à une opération des services secrets militaires. L’absence de protection au moment du rapt, puis les longues années sans négociation pour la faire libérer, justifieraient sa démarche.

«Caprice». L'avocat d'Ingrid Betancourt et de sa famille a reconnu avoir entamé le 30 juin une procédure de conciliation, préalable obligatoire à une plainte formelle. Selon le ministère de la Défense, l'ancienne candidate présidentielle, sa sœur Astrid, sa mère et ses deux enfants demanderaient l'équivalent de 5,45 millions d'euros. L'époux, Juan Carlos Lecompte, en procédure de divorce et tenu hors du processus, s'est dit «surpris» par la nouvelle. Il n'est pas le seul. Presse et politiciens se sont déchaînés contre le «caprice de la dame gâtée par la jet-set internationale», qu'ils ont traitée d'«injuste», de «mesquine» ou d'«opportuniste». Betancourt mériterait «le prix mondial de l'ingratitude et du cynisme», s'est même emporté le vice-président, Francisco Santos.

Le 2 juillet, sans toucher un mot de son action en justice, l'