Sakineh Mohammadi-Ashtiani ne sera pas lapidée. Les autorités iraniennes, face à la mobilisation internationale, ont annoncé qu’elles n’exécuteraient pas la sentence prononcée par les juges. Mais attention ! Sakineh Mohammadi-Ashtiani n’est pas tirée d’affaire pour autant et risque ce que l’on appelle pudiquement, en Iran, une peine de substitution - à savoir, par exemple, la mort par pendaison. Or quel est le crime de Sakineh Mohammadi-Ashtiani ? Quelle est l’imprescriptible faute qui a valu à cette mère de famille de 43 ans de recevoir, il y a quatre ans, 99 coups de fouet et d’être condamnée, après cela, à être enterrée vive, jusqu’au cou, et à voir une horde de mâles lui fracasser la tête à coups de pierres jusqu’à ce que mort s’ensuive ? Oui, quel est le crime qui, aujourd’hui encore, et alors que, je le répète, l’ambassade d’Iran à Londres vient d’annoncer que l’ordre de lapidation a été in extremis annulé, l’oblige à attendre, dans le couloir de la mort de la prison de Tabriz, l’annonce d’un châtiment qui, même s’il est apparemment moins barbare, sera aussi atroce ? Son crime, son seul crime, un crime que, par parenthèse, elle nie avoir commis et dont, autre parenthèse, trois des cinq juges ayant eu à se prononcer sur son cas doutent fortement qu’elle l’ait commis, ce crime, donc, qui fait qu’elle risque, à l’heure où j’écris, d’être sauvagement exécutée serait d’avoir eu des relations hors mariage avec un homme… plusieurs années après la mort de son mari !
L’accusatio