En commettant un massacre (au moins 74 morts, dont un Américain) parmi des spectateurs de la finale de la Coupe du monde de football, les Shebab somaliens sont entrés dans le terrorisme mondialisé à la mode Al-Qaeda. C’est la première fois que cette organisation, issue de la frange la plus radicale des islamistes somaliens, frappe hors du pays. En l’occurrence à Kampala, capitale de l’Ouganda, qui fournit le plus gros contingent de l’Amisom, la force de l’Union africaine en Somalie, qui tient à bout de bras le Gouvernement fédéral de transition à Mogadiscio, menacé par l’insurrection islamiste.
Moins d’un an après leur ralliement à Oussama ben Laden, les Shebab («les jeunes»), qui ont revendiqué l’attaque hier, ont vite appris : mode opératoire (un double attentat quasi simultané, dont au moins un commis par un kamikaze), cibles symboliques (un restaurant éthiopien, ennemi juré des islamistes somaliens, et le football, considéré comme un sport impie), timing choisi (deux semaines avant un sommet de l’Union africaine à Kampala, consacré, entre autres, au cas somalien). Tout a été soigneusement planifié…
Se Venger. L'Ouganda se savait visé. Le 4 juillet, le chef des Shebab, Mohamed Abdi Godane, alias Abou Zoubair, avait menacé dans un enregistrement audio : «Mon message aux peuples ougandais et burundais est que vous serez la cible de représailles pour le massacre de femmes, d'enfants et de vieillards somaliens à Mogadiscio par vos troupes.» Le lendemai