C'est à se demander ce qu'on fête ce matin sur les Champs-Elysées, où doivent défiler les armées de 13 anciennes possessions françaises d'Afrique - et non pas colonies à cause des anciens protectorats du Cameroun et du Togo. Au départ, il s'agissait de participer à la célébration du cinquantenaire des indépendances. Face aux critiques, venant de plusieurs ONG mais aussi du socialiste François Hollande, qui a contesté «le lieu» et «le moment», Nicolas Sarkozy a répondu hier : «L'objet de cette rencontre n'est donc pas de célébrer vos indépendances, vous le faites très bien vous-mêmes. Il est de célébrer la force des liens que l'histoire a tissés entre nos peuples.»
Une déclaration faite hier midi devant 12 chefs d’Etat et de gouvernement (l’Ivoirien Laurent Gbagbo, en froid avec la France, a décliné et Madagascar, en proie à une grave crise institutionnelle, n’était pas représenté) invités à déjeuner à l’Elysée. Une session de rattrapage pour les habitués du pré carré, marginalisés au sommet France-Afrique de Nice, le mois dernier, alors que Paris a entrepris de repenser ses accords de défense sur le continent tout en réduisant sa présence militaire à 5 000 hommes en Afrique (contre 30 000 en 1960).
Vétérans. Nicolas Sarkozy, jamais à court d'effets d'annonce, en a profité pour gratifier ses hôtes d'un «cadeau» : un projet de loi sera déposé à l'automne pour que les vétérans africains aient les mêmes pensions que leurs frères d'armes