Des milliers de policiers mobilisés, près de 260 interpellations en quelques heures, dont Domenico Oppedisano, considéré comme le capo crimine, le grand chef criminel de la 'Ndrangheta. L'Etat italien vient de terminer la plus grande opération jamais effectuée contre la très puissante mafia calabraise.
La ’Ndrangheta est-elle durement affaiblie ?
La police italienne a frappé le cœur historique et l'un des poumons financiers de la 'Ndrangheta. Structure imperméable, principalement organisée autour de petits clans familiaux (les 'Ndrine) enracinés sur le territoire, l'association criminelle a été touchée dans ses fiefs traditionnels, comme en témoigne l'arrestation du patriarche Domenico Oppedisano, 80 ans, à Rosarno dans l'extrême sud de la péninsule. Mais c'est surtout la branche milanaise de l'organisation, implantée depuis les années 70 en Lombardie, qui a été décimée. L'enquête a révélé que cette région du Nord - la plus riche d'Italie - est devenue une véritable «colonie des clans», selon l'expression du magistrat Ilda Boccassini, avec 15 structures locales comptant au total 500 « affiliés». Comme en Calabre, la 'Ndrangheta y effectue à l'encontre de certains commerçants et entrepreneurs une forme de contrôle du territoire, avec racket et usure. «Au cours des trois dernières années, plus de 300 attentats incendiaires ont été commis. Aucune victime de ces intimidations n'a porté plainte», a regretté la magistrate. Les parrains ont