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Vote serré en Argentine sur le mariage gay

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Droits. Très impliquée, la présidente Cristina Kirchner défend un projet de loi qui scandalise l’Eglise.
par Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos Aires
publié le 15 juillet 2010 à 0h00

«Une mesure juste et légitime», selon la présidente argentine, Cristina Kirchner, ou «une attaque contre la survie de l'espèce humaine», pour Mgr Juan Carlos Romanin, évêque de Rio Gallegos, en Terre de Feu ? Quelques heures avant le vote au Sénat sur le mariage homosexuel, hier, le débat faisait rage en Argentine où l'Eglise exprime sans fard son rejet du projet. Celui-ci promet les mêmes droits à tous les couples, dont celui à l'adoption, ce qui ferait de ce pays le premier d'Amérique latine à autoriser le mariage gay. Aussi, un conflit ouvert s'est engagé entre la présidente, qui soutient la mesure et encourage sans détour les sénateurs de son parti à voter pour, et l'Eglise catholique dont sa plus haute figure, le cardinal Jorge Bergoglio, a pris la tête du mouvement de protection du mariage hétérosexuel.

Marches, manifestations, concerts, chaînes de mails et groupes Facebook : tous les moyens ont été employés par chaque camp pour imprimer sa marque au débat, en province comme dans la capitale. L'issue est incertaine et comme le souligne le quotidien Clarín,«la bataille se fera vote par vote» : 32 sénateurs se sont prononcés pour, 30 contre, 10 sont indécis. La présidente a même prévu d'emmener avec elle deux sénateurs de l'opposition lors de son voyage en Chine, pour les empêcher de voter.

L’Argentine est pionnière en matière de droits homosexuels : Buenos Aires a été la première ville d’Amérique latine à voter, en 2003, une