Menu
Libération
Analyse

Amiri, la taupe en toc iranienne

Article réservé aux abonnés
Le savant nucléaire, soi-disant enlevé par la CIA, est rentré hier à Téhéran où il a été accueilli avec les honneurs. De son côté, Washington affirme que le chercheur a collaboré de son plein gré.
Shahram Amiri acccueilli par ses proches à son arrivée à l'aéroport de Téhéran, le 15 juillet 2010 (AFP Atta Kenare)
publié le 16 juillet 2010 à 0h00

Une partie de poker-menteur. C'est ce que semblent disputer les Etats-Unis et l'Iran à propos de Shahram Amiri, ce physicien iranien qui prétend avoir été enlevé et détenu par la CIA pendant quatorze mois et qui est retourné hier dans son pays. A son arrivée à l'aéroport de Téhéran, le chercheur a été accueilli comme un footballeur en pleine gloire par les autorités. Même le vice-ministre des Affaires étrangères, Hassan Ghashghavi, s'était déplacé. Un signe de l'importance que le régime de Téhéran entend donner à l'affaire. Même le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a affirmé que le retour d'Amiri était le «résultat de deux années d'efforts» menées par l'Iran. «Les détails de son enlèvement seront clarifiés après enquête», a-t-il ajouté. Amiri, lui, était souriant. Et il a même fait le «V» de la victoire en direction de la foule.

Dans cette ténébreuse affaire, évidemment, tout le monde ment comme un arracheur de dents. Ce que l’on tient pour avéré, c’est que le mystérieux savant iranien avait disparu en juin 2009 à Médine, la seconde ville sainte de l’islam en Arabie Saoudite, alors qu’il y effectuait un pèlerinage. Et qu’il est réapparu aux Etats-Unis, ces derniers jours, à la section des intérêts iraniens à Washington depuis laquelle il a demandé de pouvoir retourner en Iran.

Selon la version du chercheur, accréditée par Téhéran, des «agents des services de renseignement américains et saoudiens» l'ont enlevé devant son hôtel et l'