«Le système de santé en ruine de la Corée du Nord», un rapport publié hier par Amnesty International, décrit un pays en état de crise alimentaire permanent, où une partie de la population se nourrit, faute de mieux, d’écorces d’arbre, de racines et d’aliments pour cochons. L’état général de sous-nutrition a engendré une diminution de la taille des habitants, et un affaiblissement des défenses naturelles du corps provoquant des épidémies, telle la tuberculose.
Les 23 millions de Nord-Coréens ne peuvent avoir recours au système de santé, pratiquement inexistant et totalement corrompu. Selon le rapport, qui cite 40 Nord-Coréens ayant fui leur pays entre 2004 et 2009 et des professionnels de santé, les médecins sont généralement rétribués en cigarettes, alcool ou nourriture pour les consultations simples et en espèces pour les examens médicaux ou les opérations. «Si vous ne donnez pas d'argent, vous mourez», dit une réfugiée de 20 ans, citée dans le rapport. Un homme de 24 ans décrit l'amputation de sa jambe sans anesthésie : «Cinq infirmiers tenaient mes bras et mes jambes. La douleur était telle que je me suis évanoui. Je me suis réveillé une semaine après, dans un lit d'hôpital». «J'ai cru que j'allais mourir», dit une femme de 56 ans, qui évoque son opération de l'appendicite à vif. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Corée du Nord dépense pour la santé l'équivalent de moins d'un dollar par personne et par an, soit moins que tout aut