Un système de santé à l'agonie. C'est ce que dénonce l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International dans son rapport publié jeudi. Les 23,9 millions de Nord-Coréens n'ont pas accès au système de santé, pratiquement inexistant. Norma Muico, auteure du rapport, décrit un système de santé «en ruines» à travers les témoignages de quarante Nord-Coréens réfugiés en Corée du Sud entre 2004 et 2009.
Trafic de médicaments
«Des médecins vendent à leur compte, parfois à des marchands ambulants, les médicaments de l'hôpital», racontent les interviewés. Les Nord-Coréens achètent aussi leurs médicaments sur les marchés: «Pour un rhume, vous achetez de la pénicilline ou du Mycin et pour les maux de tête, on achète du Jeong tong pyeon [dérivé d'opium]», raconte Roh, une Nord-Coréenne de 22 ans.
Automédication
Les réfugiés racontent qu'ils se procuraient des médicaments sans consulter de médecin. «Quand j'étais enrhumée, j'achetais du Mycin au marché et le mettais dans un kaki ou un œuf cru», raconte Heo, une femme de 28 ans.
De nombreux Nord-Coréens s'administrent ainsi eux-mêmes leur traitement. C'est aussi ce que révèle le passage de Nord-Coréens à Hanawon, un centre d'adaptation à la société sud-coréenne, près de Séoul. «38% des 19