L’assassinat de l’opposant rwandais André Kagwa Rwisereka, dont le cadavre a été retrouvé mercredi dans un marais du sud du pays, a sans doute été commis de façon terrible. A côté de son corps, presque entièrement décapité, une machette a été retrouvée. Sa voiture se trouvait à trois kilomètres, dans la ville de Butare.
André Kagwa Rwisereka était l'un des vice-présidents du Parti démocratique vert du Rwanda (PDVR), une dissidence du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir), lancé en août 2009. «Notre objectif est de mettre fin à la peur au Rwanda et à un système où les idées d'une seule personne ou d'un seul parti gouvernent. Tout le monde devrait avoir la liberté d'expression, sans craindre d'être traité comme un ennemi public.» Telle est la profession de foi du PDVR, qui accuse aujourd'hui le pouvoir de refuser son enregistrement officiel pour l'empêcher de participer à la présidentielle du 9 août prochain.
Ce meurtre donne une image très sombre du régime rwandais, à trois semaines d'une élection que Paul Kagame (au pouvoir depuis 1994), devrait pourtant remporter haut la main, face à seulement trois partis d'opposition. Le 24 juin, c'est un journaliste indépendant, Jean Léonard Rugambage, qui avait été tué par balle devant chez lui, à Kigali. Une tentative d'assassinat contre le général Faustin Nyamwasa, exilé en Afrique du Sud, a par ailleurs échoué le 21 juin à Johannesburg, tandis que les arrestations d'officiers se sont multipliées, ces derniers mois. «