Il est 9 heures du matin et depuis 20 minutes, Bill Clinton, premier orateur de la conférence en ce lundi matin, fait son show.
L'ancien président américain, devenu un acteur majeur de la lutte contre le sida, sait manier les bons mots, passer du registre émotionnel, quand il raconte l'histoire des enfants affectés par le sida, à l'anecdote humoristique. «Ce qui est bien avec le fait de ne plus être président, c'est que je peux dire ce que je veux. Bon, le problème, c'est que plus personne ne m'écoute». Cette dernière blague, je l'avais déjà entendu à la conférence de Barcelone, il y a huit ans. Puis sans doute à celle de conférence de Mexico en 2008.
J’écoute Bill Clinton, et je ne peux m’empêcher de penser que lorsqu’il était Président, entre 1992 et 2000, son bilan contre le sida était loin d’être globalement positif. Il renforça pour les séropositifs l’interdiction d'entrée aux Etats-Unis. Il ne fit rien pour la prévention, notamment en direction des gays et des Blacks, et sur le front international, il fut un ardent défenseur des intérêts de l’industrie pharmaceutique américaine, notamment lorsque les firmes intentèrent un procès (qui fut néanmoins perdu) contre l’Afrique du Sud, qui voulait briser leur monopole sur l’accès aux médicaments.
Bill Clinton a changé d’avis. Selon l’adage, c’est une marque d’intelligence. Il connaît la sit