«Un pasteur m'a brûlé le corps avec des bougies. Dans une autre église encore, on m'a versé dans les yeux de la sève tirée d'un arbre», témoigne Glodie Mbete, âgée de 11 ans, à Kinshasa.
Plus de 20.000 enfants ont été accusés de sorcellerie à Kinshasa, selon le bureau régional d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale de l'Unicef. L'organisation publie un nouveau rapport sur ces «enfants-sorciers», «de plus en plus nombreux».
La plupart sont des garçons qui ont entre 8 et 14 ans. Souvent battus, parfois brûlés pour exorciser les «mauvais esprits», ils sont ensuite chassés de chez eux quand ils ne sont pas tués. Un phénomène «récent» qui concerne surtout l'Afrique centrale, tout particulièrement le Bassin du Congo et du Nigeria.
Un phénomène urbain
En Angola, au Cameroun, au Congo ou au Nigeria, les «enfants-sorciers» sont le plus souvent orphelins, handicapés ou albinos. Des enfants au comportement insolite (têtu, agressif, pensif, solitaire...) sont également la cible des familles des villes africaines.
Un grand nombre d'accusations vient en effet des familles elles-mêmes. Les croyances à la sorcellerie sont largement répandues dans les pays d'Afrique subsaharienne. Alors qu'il y a une dizaine d'années, on attribuait surtout la sorcellerie aux femmes âgées, les enfants sont aujourd'hui la principale cible de la lutte anti-sorcière qui sévit da