Des pères qui passent l'aspirateur, font la lessive, les courses, la cuisine et s'occupent des couches de bébé pendant que madame travaille ? Le Japon en rêvait. Le nouveau Premier ministre, Naoto Kan, l'a fait voter. Le Parlement vient d'accepter la révision de la loi sur les congés parentaux. Les pères japonais peuvent désormais prétendre à des congés… paternité, de six mois s'il le faut, après la naissance de leur progéniture. Les employeurs sont dorénavant tenus d'accorder des journées de six heures à leurs actifs pères d'enfants de moins de 3 ans. Et la plupart n'auront plus à souffrir des zangyo (heures supplémentaires). Du jamais-vu au Japon ! C'est en tout cas une petite révolution.
Certes, il faudra sans doute beaucoup de temps avant que tous les jeunes pères osent réclamer leurs congés parentaux à leur patron, certains d'entre eux ne prenant même pas tous leurs jours de congés payés. Jusqu'alors, dans l'archipel, la consigne était claire :«Un homme, ça travaille, donc un père ça travaille !» Mais le déclin de la population du Japon - le taux de natalité plafonne à 1,26 - oblige aujourd'hui l'Etat à prendre de telles mesures. Car les autorités se refusent toujours à ouvrir les vannes de l'immigration…
A Tokyo, le ministère de la Santé et du Travail a même mis en place un site internet qui met en ligne les témoignages d’hommes testant les congés parentaux, au sein du projet Ikumen. Et ça marche. Avec la nomination, en juin, du démocrate et centriste N