Menu
Libération
De notre envoyé spécial

Deux Bill à l’assaut de la pandémie

Article réservé aux abonnés
Gates le philanthrope et Clinton l’ex-Président se sont exprimés devant la conférence sur le sida à Vienne.
publié le 20 juillet 2010 à 0h00

Fin de matinée, hier, dans les couloirs de la conférence internationale de Vienne. Le professeur Michel Kazatchkine, directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, est pressé. Il se rend à un rendez-vous avec Bill Gates. «Depuis cinq ans, la fondation Gates nous donne 100 millions de dollars [77 milliards d'euros] par an et nous allons voir s'il continue», explique-t-il. Un peu plus loin, des militants de la Coalition Plus ont endossé un tee-shirt vert et s'apprêtent à se rendre à l'intervention de Gates en salle plénière : «On veut le pousser à défendre publiquement la taxe Tobin, sur les mouvements financiers.»

Leader. Bill Gates arrive. Comme à son habitude un rien engoncé, mauvais orateur. Mais il tient un discours de leader, et plus seulement de donateur richissime. «Il y a une possibilité historique de changer le cours du sida», dit-il, rappelant au passage les 5 millions de personnes aujourd'hui sous traitement. «Il faut être honnête : nous ne pouvons pas continuer de dépenser les ressources attribuées à la recherche contre le sida comme nous le faisons aujourd'hui. Nous pouvons continuer de rechercher des fonds, mais nous devons également nous assurer que nous utilisons au mieux chaque dollar et que nous mettons bien à profit chaque effort réalisé.». Une posture nouvelle : «Aujourd'hui, il y a un ministre de la Santé mondiale. Ce n'est pas l'OMS [Organisation mondiale de la santé, ndlr], c'est Bill