Règlement de comptes dans la jungle des médias, opération mafieuse pour faire taire quelqu’un ou bien acte terroriste contre un représentant d’une profession vilipendée par les extrémistes de tous bords ? Voici les pistes évoquées, plus ou moins ouvertement, après l’assassinat du journaliste Sokratis Giolias, 37 ans, hier à l’aube devant son domicile de Ilioupolis, dans la banlieue sud d’Athènes. Une véritable opération commando menée par trois hommes qui ont fait sortir la victime au prétexte du vol de sa voiture, avant de l’abattre d’une vingtaine de balles à bout portant.
Sur les lieux, les enquêteurs ont trouvé 16 douilles de calibre 9 mm Parabellum. Selon l’examen balistique, elles auraient été tirées de deux armes ayant été utilisées dans le passé par les terroristes de la «secte des révolutionnaires» : l’une lors de l’assassinat d’un policier, en 2009, l’autre lors de deux attaques contre un poste de police de Korydallos (région du Pirée) et contre le siège de la station de TV Alter en février 2009. Du coup, l’enquête a été confiée à la brigade antiterroriste, même si certains s’étonnent de la rapidité avec laquelle les analyses ont été effectuées.
Des témoignages sont publiés sur le blog «Troktiko» (le rongeur), auquel le journaliste assassiné était étroitement lié. Ce blog très populaire est spécialisé dans la dénonciation de scandales politico-financiers, voire sexuels. Giolias était accusé d’en être le véritable propriétaire par son ancien mentor, Makis Triantafyllo