AWazirpur, quartier populaire du nord de New Delhi, les portes se ferment les unes après les autres. Dans les étroites ruelles, personne ne souhaite commenter «l'affaire», présente pourtant dans tous les esprits. Les uns tournent les talons, les autres maudissent «les médias qui ne comprennent rien aux traditions». Le 20 juin, trois jeunes hommes se sont lancés dans une course meurtrière, tuant les sœurs de deux d'entre eux, ainsi que le mari de l'une d'elles. Tous trois abattus d'une balle dans la tête. Motif : aux yeux de leurs frères, ces femmes avaient «déshonoré» leurs familles en épousant des hommes d'une autre caste.
Ce «crime d’honneur» est loin d’être un cas isolé. Hier, la police indienne a arrêté cinq membres d’une même famille soupçonnés d’avoir tué Sangeeta, 20 ans. Contre l’avis de sa famille, elle avait, en février, épousé en secret Ravinder Kataria, un homme d’une caste inférieure. Selon la police, Sangeeta a été emmenée de force dans son village de l’Uttar Pradesh, avant d’être étranglée puis brûlée il y a quelques jours.
Transformation. Difficile de savoir si ces crimes résultent du choc des cultures dans un pays en pleine transformation sociale ou d'une plus grande attention médiatique, mais depuis quelques mois, ils se succèdent avec une régularité effrayante. La semaine précédent le triple meurtre, également à New Delhi, un père de famille avait, avec l'aide de son frère, torturé sa fille de 19 ans et son petit ami pendan