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Libération

Un conflit embourbé dans une longue suite d’erreurs américaines

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Washington a multiplié les bévues tant diplomatiques que militaires.
publié le 21 juillet 2010 à 0h00

Quand les stratégies n’arrêtent pas de changer, les chefs militaires d’être remplacés, c’est qu’une guerre, à l’évidence, est mal conduite. Le conflit afghan n’échappe pas à cette règle. Même si la démission du général Stanley McChrystal, le mois dernier, est due à des incartades verbales à l’encontre de l’exécutif américain, elle a eu le mérite de révéler l’ampleur du fossé entre les militaires et la présidence. Entre Barack Obama et son état-major, le courant ne passe guère. C’est inquiétant quand on prétend sinon gagner une guerre, du moins ne pas revenir battu.

Guérilleros. Un seul chiffre montre bien l'ampleur de la dégradation de la situation militaire : 102 soldats étrangers ont été tués en juin, ce qui en fait le mois le plus meurtrier depuis l'entrée en 2002 des forces occidentales en Afghanistan. Il n'aura pourtant manqué pour repousser les talibans ni les hommes - 140 000 - pour une rébellion qui ne compte que quelques dizaines de milliers de guérilleros très mal équipés. Ni le déploiement du nec plus ultra de la technologie militaire, à l'image de ces fameux drones de la CIA qui, en tuant plusieurs têtes de l'insurrection au Pakistan, ont valu à l'Otan ses rares réussites militaires. Ni l'argent, dont une large partie s'est évaporée dans les sables mouvants d'une corruption qui atteint désormais le niveau pakistanais. Dès lors, pourquoi un tel désastre ?

Si l'on revient à l'hiver 2001, la population afghane avait plutôt bien accueilli la défaite sa