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Libération

HRW : des témoignages accablants sur la brutalité chinoise au Tibet

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publié le 23 juillet 2010 à 0h00

Depuis les graves émeutes antigouvernementales au Tibet de mars 2008, une chape de plomb est retombée sur ladite «région autonome». Toutes les informations contredisant la version officielle sont censurées en Chine, et les rares Tibétains qui osent s’exprimer sont emprisonnés. La région est devenue inaccessible aux journalistes en dehors de rares voyages étroitement surveillés, organisés par le gouvernement chinois.

Pour tenter, malgré tous ces obstacles, de dresser un portrait de la situation, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a réussi à interroger 203 témoins directs qui ont fui à l'étranger. Dans le rapport de 73 pages, publié hier, qui en résulte, HRW accuse les autorités chinoises d'avoir agi «avec une brutalité délibérée» et d'avoir tiré «sans discernement» sur les manifestants. 22 personnes ont été tuées selon Pékin, au moins 140 selon le gouvernement tibétain en exil.

«Des milliers de manifestants et de ressortissants tibétains ont été arrêtés et détenus de manière illégale, contrairement aux procédures juridiques établies, accuse HRW. Aucune information n'est fournie par l'Etat sur les lieux de détention des gardés à vue […], un pouvoir judiciaire politisé, contrôlé par les autorités, engage des poursuites contre des accusés n'ayant aucun droit de défense.» Il est encore impossible aujourd'hui d'estimer combien de personnes ont été détenues, jugées et condamnées, déplore le rapport. Il établit