Le barrage des Trois Gorges a-t-il vraiment les reins solides? Alors que des inondations catastrophiques, qui ont causé la mort de plus de 700 personnes, ravagent en ce moment le sud de la Chine, les autorités chinoises n'en sont plus aussi sûres qu'avant.
«La capacité de contrôle des flux du barrage n'est pas sans limites», vient de déclarer Cao Guangjing, le directeur de la Corporation des Trois Gorges. Cao, jusqu'alors connu pour ses avis toujours aussi orthodoxes qu'optimistes sur les bienfaits du plus grand barrage du monde, a expliqué «que celui-ci pouvait faire face à des débits de 87.000 mètres cubes par seconde, mais qu'au-delà d'un courant de 122.000 mètres cubes par seconde, le barrage serait en danger».
Mardi dernier, la pression des eaux sur le cours du Yang-Tsé kiang a dépassé les 70.000 mètres cubes par seconde. Les eaux du réservoir de 600 km de long étaient montées de quatre mètres en une nuit, et elles n'étaient plus qu'à 20 mètres de la crête du barrage - qui mesure 175 mètres de haut. Le débit est depuis redescendu.
Mais des pluies intenses sont encore attendues dans les semaines à venir, et personne ne peut préjuger de l'impact que pourrait avoir le changement climatique sur les glaciers de l'Himalaya qui se déversent dans le Yang-tsé lorsqu'ils fondent