Le congrès du grand écart ? La 18e conférence internationale sur le sida s'est achevée vendredi à Vienne sur une impression mitigée. D'un côté, le succès spectaculaire des traitements, qui se révèlent également efficaces comme outils de prévention. De l'autre, les inconnues sur la pérennité des financements dans un monde en crise. «Il y a deux ans, lors du congrès de Mexico, nous étions dans une logique d'abondance, avec la montée en puissance des financements, explique Michel Sidibé, directeur de l'Onusida. Avec Vienne vient l'austérité.» Il se projette déjà dans l'avenir : «On ne peut plus continuer comme avant et répéter qu'il faut plus d'argent et encore plus d'argent. Plus le temps passe, plus il faudra mettre des patients sous des traitements qui coûteront de plus en plus cher. Peut-on croire que la solidarité dans la lutte contre le sida va durer encore cinquante ans ?» Et d'ajouter : «Les gens n'ont pas encore intégré ce changement. Il nous faut trouver une stratégie sur le long terme.»
Dans ce contexte d’incertitude, deux rendez-vous essentiels se profilent : en septembre, le sommet des chefs d’Etat à l’ONU sur les objectifs du millénaire, en particulier sur la question de l’accès universel à la santé. Puis, en octobre, la réunion du Fonds mondial, principal bailleur de la lutte contre le sida dans le monde, qui déterminera les sommes dont il disposera pour les trois ans à venir : son directeur, Michel Kazatchkine, souha