Menu
Libération

Le Venezuela coupe les ponts avec la Colombie

Article réservé aux abonnés
Amérique latine . Caracas a rompu jeudi ses relations diplomatiques avec Bogotá, qui l’accuse d’abriter les Farc.
par Marion Lompageu
publié le 24 juillet 2010 à 0h00

Rupture des relations diplomatiques, bruits de bottes et noms d’oiseaux : le Venezuela et la Colombie sont à nouveau en pleine crise de nerfs. Jeudi, le président vénézuélien, Hugo Chávez, avait annoncé la rupture des relations avec la Colombie et donné soixante-douze heures aux diplomates de Bogotá pour quitter Caracas.

Vendredi, un cran supplémentaire a été franchi avec l’ordre donné à l’armée vénézuélienne de se mettre en état d’alerte maximum à la frontière entre les deux pays. En outre, Caracas réfléchit à des mesures économiques contre son voisin.

Cette nouvelle montée de tension entre les deux pays les plus opposés sur l'échiquier géopolitique latino-américain trouve son origine dans les accusations du président colombien, Alvaro Uribe, selon qui le Venezuela abrite des bases rebelles de la guérilla d'extrême gauche colombienne. L'ambassadeur de Colombie à l'Organisation des Etats américains (OEA) a exposé, lors d'un sommet à Washington, des vidéos, des cartes et des photos démontrant la présence de 1 500 rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) ou de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste). La semaine dernière, Bogotá avait publié les noms de cinq chefs des Farc qui se trouveraient au Venezuela. Caracas a assuré «ne pas tolérer les Farc sur [son] territoire», et Chávez a accusé son homologue colombien - traité de «chef mafieux» et de «criminel» - d'être capable «de faire installer un faux campeme