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Libération
Interview

«En Syrie, la répression demeure constante»

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Questions à Nadim Houry Spécialiste du Liban et de la Syrie Pour Human Rights Watch
publié le 27 juillet 2010 à 0h00

Dix ans après l’accession de Bachar al-Assad, fils de l’ancien président Hafez al-Assad, au pouvoir à Damas, l’organisation Human Rights Watch (HRW) analyse dans un rapport de 35 pages la situation des droits de l’homme en Syrie. Chercheur à Beyrouth, Nadim Houry a enquêté pour ce rapport.

Bachar al-Assad a-t-il amélioré la situation ?

Que le président syrien soit un dirigeant qui aurait souhaité entamer des réformes mais en a été empêché par une vieille garde bien établie, ou qu’il ne soit qu’un dirigeant arabe de plus qui reste sourd aux critiques, le résultat est le même : aucune liberté, aucun droit. Il n’a pratiquement rien fait. Dans son discours d’investiture, le 17 juillet 2000, il avait évoqué la nécessité d’une «réflexion créative», d’une «transparence» et de «démocratie». La période de tolérance qui a suivi son accession au pouvoir a été de courte durée, et les geôles syriennes se sont vite à nouveau remplies de prisonniers politiques. Exemples récents : Haytham al-Maleh, 78 ans, et Mohanad al-Hasani, 42 ans, deux avocats syriens condamnés dernièrement à trois ans de prison pour leurs critiques de la situation des droits de l’homme.

Pourquoi réprime-t-il autant ?

Il a justifié l’absence de réformes politiques en arguant que les réformes économiques sont prioritaires ou en prenant prétexte des circonstances régionales. Or la répression demeure constante, quelles que soient les pressions régionales. Les services de sécurité arrêtent tou