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Libération

Al-Qaeda profite des divisions au Sahel

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Terrorisme . Bernard Kouchner a rencontré, lundi et hier, les chefs d’Etat malien, mauritanien et nigérien.
publié le 28 juillet 2010 à 0h00

Quand et où est mort Michel Germaneau ? A-t-il été tué ou est-il décédé de complications cardiaques ? Avant ou après le raid franco-mauritanien de jeudi en territoire malien ? Deux jours après l’annonce par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) de l’exécution de l’otage français, plusieurs interrogations subsistent.

Ainsi, la présidence malienne confirme les déclarations d'un élu local du Nord, selon lequel Germaneau a été décapité samedi, en représailles après le raid. Les dirigeants mauritaniens, eux, pensent que Germaneau était «condamné à mort dès le début». Enfin, pour les services français, Germaneau est décédé bien avant la semaine dernière, dans l'Adrar des Iforas, région montagneuse près de la frontière algéro-malienne, où sévit Abdelkrim le Touareg, un des rares commandants maliens d'Aqmi et celui qui aurait commandité l'enlèvement. Ce genre d'«informations» n'est évidemment pas distillé au hasard et révèle les lignes de fracture dans une région affectée à des degrés divers par la menace jihadiste.

Bernard Kouchner a pu le constater à l'occasion d'une tournée expresse entamée lundi en Mauritanie, qui s'est poursuivie hier au Mali et au Niger. Venu rassurer les ressortissants français et les inciter à la «prudence», le chef de la diplomatie a rencontré successivement les dirigeants mauritanien, malien et nigérien et mesurer les difficultés à coordonner la lutte antiterroriste, au moment où François Fillon, à Paris, répétait que l'assassinat de Germane