De «faux juifs» vont être déployés dans les rues d'Amsterdam, pour empêcher la banalisation des comportements antisémites. Des agents de police coiffés d'une kippa serviront de leurre, et auront pour mission d'arrêter les éventuels agresseurs, a expliqué le maire d'Amsterdam par intérim, Lodewijk Asscher - un juif néerlandais, comme son prédécesseur, Job Cohen. «Une méthode non orthodoxe», a reconnu Lodewijk Asscher, qui lui a été suggérée par son camarade de parti, le député travailliste Ahmed Marcouch, d'origine marocaine. «Il faut envoyer de faux juifs dans les rues pour arrêter les agresseurs, a confirmé Marcouch, ancien maire d'arrondissement de Slotervaart, un quartier difficile d'Amsterdam. Tout doit être fait pour empêcher ce phénomène de prendre de l'importance. Cela ressemble à de petits incidents, mais c'est sérieux.» Ce que Marcouch ne dit pas, mais qui relève de l'évidence à Amsterdam, c'est que les agresseurs recrutent principalement parmi les jeunes d'origine marocaine.
Le maire par intérim a décidé de réagir après une émission de l’Organisation juive de radio-télé, le mois dernier. Une caméra cachée a suivi un rabbin et deux enfants juifs portant la kippa dans les rues d’Amsterdam, filmant les réactions sur leur passage. Une bande de jeunes les a entourés pour leur faire le salut nazi, d’autres les ont insultés dans la rue.
Un autre programme radio avait déjà dénoncé les mêmes dérives à Rotterdam, la deuxième ville des Pays-Bas. «