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En Ukraine, le patriarche Kirill reçu comme un pape

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«Pays frères» . Le faste déployé par le président Ianoukovitch pour la visite du chef de l’Eglise orthodoxe russe ravive les divisions du pays.
publié le 28 juillet 2010 à 0h00

C’est une véritable visite princière que conduit le chef de l’église orthodoxe de Moscou et de toutes les Russies, depuis neuf jours, à l’occasion de l’anniversaire des 1 022 ans de la «Rous kiéviènne». Il doit commémorer aujourd’hui à Kiev le baptême du prince ukrainien Volodymyr dans les eaux du Dniepr, acte de naissance de l’orthodoxie dans ce qui allait devenir la «Grande Russie». Pour la première étape, à Odessa, des milliers de policiers ont été mobilisés, la moitié de la ville étant interdite à la circulation. A Dniepropetrovsk, dans l’est du pays, la municipalité a voté un budget de près de 200 000 euros pour une rénovation du centre-ville.

Ce faste fait grincer des dents dans un pays à dominante orthodoxe, mais où les différentes Eglises se livrent à une bataille de clochers. L’orthodoxie ukrainienne se divise en deux courants majeurs, l’un placé sous l’autorité directe du patriarcat de Moscou, et l’autre, qui refuse la tutelle moscovite et se veut ukrainien et indépendant. La polémique a débuté bien avant la visite de Kirill et tourne autour du chef de l’Etat, Viktor Ianoukovitch. Ce dernier ne fait pas mystère de son appartenance à l’église orthodoxe russe, alors que son prédécesseur, Viktor Iouchtchenko, avouait volontiers ses sympathies pour l’église orthodoxe ukrainienne indépendante. C’est en tout premier lieu à l’église que Ianoukovitch s’est rendu, le jour de sa prise de fonctions, en février.

«Viktor Ianoukovitch a refusé la légitimation symbolique - une