Le président russe Dmitri Medvedev a entériné jeudi une loi élargissant les pouvoirs des services de sécurité intérieure (FSB, ex-KGB), décevant les espoirs des défenseurs des droits de l'homme qui dénoncent une mesure «insensée et dangereuse».
Les principales ONG de défense des droits de l'homme avaient appelé Dmitri Medvedev, qui s'affiche volontiers en dirigeant plus libéral que le Premier ministre Vladimir Poutine, à ne pas promulguer cette loi approuvée en juillet par le Parlement.
Le Kremlin a cependant annoncé dans un bref communiqué que Dmitri Medvedev avait signé le texte de loi. En vertu de cette loi, toute personne ou entreprise qui gênerait le travail d'un agent du FSB pourrait faire l'objet de poursuites, d'amendes de 500 à 50.000 roubles (13 à 1.300 euros) ou d'un placement en détention allant jusqu'à 15 jours.
Les libéraux et les défenseurs des droits de l'homme craignent que cette loi n'encourage notamment les détentions arbitraires, comme c'était le cas avec le KGB à l'époque soviétique.
«Protéger les citoyens russes de l'arbitraire des hommes en uniforme»
Un représentant du Conseil de la Fédération (chambre haute), Mikhaïl Marguelov, a affirmé jeudi que les nouvelles dispositions de la loi ne faisaient que codifier les pratiques communes au sein du FSB et d'autres services de sécurité en Russie.
«Ces amendements ne vont pas transformer le FSB en une nouvelle version du tout-puissant KGB, mais protéger les citoyens russes de l'arbitraire des hommes en uniforme», a déclaré Mikhaïl Marguelov dans un communiqué.