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Libération

L’arène détrônée en Catalogne

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La région autonome affiche un désintérêt croissant pour la tauromachie depuis 1960.
publié le 29 juillet 2010 à 0h00

En interdisant la corrida, le Parlement catalan a frappé un grand coup symbolique et donné le coup de grâce à une pratique en déshérence en Catalogne. Depuis plusieurs années, il n'y avait plus de corridas à Lleida, Tarragone, Figueras, Gérone, Sant Feliu de Guixols ou Olot, une des plus vieilles arènes de la Péninsule. Seule la Monumental de Barcelone continuait à en programmer : une quinzaine dans l'année. Elle voyait sa capacité, 19 582 places, faire le plein uniquement lorsque José Tomas y toréait : 2 fois l'an. Pour le reste, elle ne se remplissait qu'à 40% en moyenne. Dimanche, il y avait seulement 6 000 spectateurs pour voir toréer El Cid, El Fandi et Alejandro Talavante. Les aficionados, qui ont, en début de course, manifesté avec des drapeaux catalans au son de l'hymne de la province Els Segadors, menaient un combat désespéré.

A sa grande époque taurine, les années 40, 50, 60, deux plazas de toros y fonctionnaient en même temps et Barcelone proposait souvent plus de corridas que Madrid. Une programmation longtemps médiocre et tournée vers le tourisme, ainsi que la concurrence du football, l'essor dans les années 60 de la voiture Seat 600 conjugué à la proximité des plages, un prix élevé des places, le peu d'intérêt des nouvelles générations, la propagande catalaniste voyant dans la corrida un apport de l'Espagne honnie peuvent éclairer le lent détachement de Barcelone pour la Fiesta Brava. Malgré un léger renouveau ces quatre dernières anné