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Analyse

Cuba : dialogue indirect avec «l’empire» américain

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Les frères Castro misent sur un dégel avec Washington à travers la médiation discrète de l’Eglise. Sur fond de libération de prisonniers politiques.
par Félix Rousseau, Correspondance à Cuba
publié le 30 juillet 2010 à 0h00

Cuba n’est jamais en manque de surprises. Après la stupeur causée par l’annonce de la libération de 52 prisonniers de conscience, mi-juillet, c’est l’étonnement de voir soudain réapparaître en public le «retraité» Fidel Castro, que ce soit sur la place de la Révolution, dans un centre de recherches scientifiques ou à l’aquarium… Et personne ne croit à une simple coïncidence.

Affichant une forme surprenante à bientôt 84 ans, l'ancien président, qui se consacrait à l'écriture de ses mémoires et de billets dans la presse depuis sa grave maladie, il y a quatre ans, a même enfilé sa fameuse veste vert olive pour exposer d'une voix chevrotante les risques et périls d'une guerre au Moyen-Orient devant un public trié sur le volet. Pas un mot sur la situation à Cuba, mais une petite phrase a attiré l'attention. Il a déclaré devant un parterre d'intellectuels et d'artistes que les cinq espions cubains, condamnés en 2001 aux Etats-Unis à de lourdes peines de prison, pourraient rentrer au pays «avant la fin de l'année». Et même «bien avant, cela, je peux le dire et j'assume la responsabilité de mes paroles devant la famille».

Visite. Les «Cinq» sont considérés à Cuba comme «des héros de la lutte antiterroriste» contre la «mafia» anticastriste de Miami. Le régime cubain bat campagne sans relâche depuis des années, sur l'île et à l'étranger, pour obtenir leur libération. «Ils reviendront !», clament des affiches dans les rues et les lieux publics