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Libération
Récit

Fini rend son alliance à Berlusconi

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Le néofasciste repenti et président de la Chambre des députés rompt avec le parti du Premier ministre italien et part avec une trentaine de parlementaires.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 31 juillet 2010 à 0h00

Dans une ultime manœuvre pour éviter le divorce, ou tout du moins pour en rejeter les responsabilités sur Silvio Berlusconi, le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, avait lancé, il y a deux jours, dans un entretien : «Nous devons remettre tous les compteurs à zéro, sans ressentiment.» Sans hésitation, le chef du gouvernement lui a répondu jeudi soir en le mettant à la porte. «C'est pour moi un grand soulagement, un peu comme quand j'ai divorcé [de Veronica Lario, ndlr]», a-t-il commenté. Le cofondateur du grand parti de droite du Peuple de la liberté (PDL) et ses lieutenants ont été tout bonnement épurés, plongeant l'Italie dans une crise politique - Silvio Berlusconi claironnant toutefois qu'elle ne dégénérera pas en crise gouvernementale : «Il n'y a aucun risque. Nous disposons d'une majorité.» A voir. Pour l'heure Gianfranco Fini, qui compte ses troupes, affirme de son côté que celles-ci continueront de «soutenir» le gouvernement quand il présentera des mesures en conformité avec le programme du PDL. Mais il ajoute qu'elles «n'hésiteront pas à s'opposer à des choix de l'exécutif injustes ou contraires à l'intérêt général». C'est là tout l'enjeu de la scission à droite.

Marginalité. Depuis des mois, Gianfranco Fini n'a cessé de marquer sa différence. Avec sa fondation, Fare Futuro, l'ancien ministre des Affaires étrangères, durant le second gouvernement Berlusconi, a multiplié les prises