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Portrait

«Sans le Hezbollah, il n’y aurait pas autant de terrorisme»

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Javad Akbarein, religieux iranien réformateur, a fui Beyrouth sous la menace. Il décrit «l’emprise de Téhéran sur le parti de Dieu» :
publié le 31 juillet 2010 à 0h00

Opposant à l'actuel régime iranien, Javad Akbarein, un hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite), croyait avoir trouvé refuge au Liban, où il étudiait, enseignait et collaborait à plusieurs sites web réformateurs. Jusqu'à sa convocation en janvier dans un café de Beyrouth par des diplomates de l'ambassade d'Iran, qui lui ont intimé de quitter le pays : «On te donne dix jours pour partir, sinon on va t'arrêter et te déporter en Iran. Le Liban aussi, c'est notre terre. On y a versé notre sang.» Ce qui revient à une menace d'enlèvement, avec, dans la coulisse, la collaboration possible du Hezbollah.

La nouvelle est d'autant plus inquiétante que deux journalistes iraniens ont été aussi victimes de telles injonctions. Et, selon Human Rights Watch, un opposant iranien a déjà été enlevé par des hommes de l'ambassade. Des menaces qui témoignent de l'emprise croissante de Téhéran et de la puissante milice chiite sur le Liban. Et qui n'ont pas vraiment surpris Javad Akbarein : «Le gouvernement libanais est si fragile et le Hezbollah si puissant.» Réfugié depuis à Paris, il a accepté de témoigner pour la première fois sur les relations entre l'Iran et le parti de Dieu.

Au début, peut-être à cause du chignon, du jeans et du polo, de l'absence de turban et de son allure décontractée, on croit qu'il y a erreur sur la personne du jeune hodjatoleslam. Le plus souvent, les religieux iraniens, si l'on excepte les mollahs de villages ou de quart