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Libération

Visite sous haute tension au Liban

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Le président syrien et le roi saoudien étaient vendredi à Beyrouth, alors que le Hezbollah, pointé du doigt dans l’assassinat d’Hariri, menace.
publié le 31 juillet 2010 à 0h00

Comment éviter la guerre au Liban ? Comment empêcher «des trains sans conducteur de foncer vers une collision», selon le cri d'alarme lancé, lors d'une récente réunion privée à Berlin, par l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, homme qui a traversé la plupart des crises et guerres survenues ces trente dernières années au Liban. C'est précisément pour essayer de conjurer cette «collision» que le président syrien, Bachar el-Assad, et le roi Abdallah d'Arabie Saoudite se sont rencontrés vendredi à Beyrouth avec le dessein d'entreprendre une mission conjointe sans précédent. Une visite historique pour le premier, puisqu'elle marque son retour par la grande porte sur la scène libanaise, que son armée avait dû quitter en 2005 par la petite, après l'assassinat de Rafic Hariri et «l'intifada de l'indépendance» que cet attentat sanglant avait provoquée.

Cinq ans après, l'ombre du défunt Premier ministre libanais pèse toujours sur le pays. Car c'est l'annonce des prochaines mises en accusation - «entre septembre et décembre» - des premiers suspects par le Tribunal spécial pour le Liban (TSP, créé par l'ONU) qui est à l'origine de la subite et grave dégradation de la situation intérieure. Si les observateurs soupçonnaient depuis longtemps le Hezbollah d'être impliqué dans l'attentat, notamment en raison des visites des enquêteurs du tribunal dans les fiefs du parti chiite, ils ont été en revanche étonnés de la reconnaissance par le secrétaire généra